Œuvre chorégraphique autonome, Train Train est la première expérience de création artistique muséale de Jacques Poulin-Denis. Animés par un roulement mécanique incessant, les objets piégés dans ce cycle sans fin prennent vie dans des chorégraphies induites artificiellement par un convoyeur. 

Hypnotisé.e.s par le mouvement pur des artefacts contraints à ne jamais s’arrêter, on songe alors au mythe de Sisyphe ; happé.e.s par cette ronde chorégraphique, on se figure le roulement des vagues ; captivé.e.s par la giration machinale, on imagine gravir sempiternellement les marches de l’escalier de Penrose.

Tels des spectres en chemise de travail, ils se meuvent et s’agitent, docilement emportés par la rotation incessante de la machine. L’image des corps vides – en filigrane et fantomatiques – apparaît : métaphore des corps humains soumis aux techniques manufacturières, répétitives, harassantes. Entre froideur industrielle et réalisme magique anesthésique, on se laisse bercer par ces êtres textiles, devenus danseurs dans un ballet absurde.